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JO 2022 : « Courchevel à Tchernobyl », Shougang, symbole de la vision chinoise des sports d'hiver - Le Monde

Le Norvégien Birk Ruud lors de la finale de l’épreuve de ski big air des JO de Pékin, le 9 février à Shougang (Chine).

Les épreuves de ski big air des Jeux olympiques de Pékin resteront gravées dans les mémoires autant en raison de la performance des athlètes que du site qui les abrite. Voir des skieurs dévaler une piste artificielle de 60 mètres de hauteur pour prendre leur élan et s’envoler dans un ciel barré de cheminées d’usines et de hauts fourneaux a déstabilisé plus d’un spectateur. « Courchevel à Tchernobyl » , « Mad Max », « un environnement dystopique ! »… Les commentaires négatifs ont fait florès sur les réseaux sociaux.

En fait, pour les Chinois, c’est exactement l’inverse. Situé à l’ouest de Pékin, dans le district de Shijingshan, le site de Shougang se veut au contraire le symbole d’une Chine soucieuse de l’environnement. Créée en 1919 – à l’époque à l’extérieur de la ville –, l’aciérie de Shougang, qui a compté plusieurs dizaines de milliers de salariés et passait pour le principal pollueur de la capitale, a dû, comme d’autres industries lourdes, réduire sa production à l’approche des Jeux olympiques de Pékin de 2008, puis fermer ses portes et déménager dans une région industrielle à 250km de là l’année suivante, afin d’améliorer la qualité de l’air de la capitale. Une politique qui a porté ses fruits. Même si la pollution dans la capitale chinoise reste bien plus élevée que les seuils recommandés par l’Organisation mondiale de la santé, le niveau moyen de particules fines a baissé de 63 % depuis le pic de 2013.

« Un peu surréaliste »

Les Chinois sont si fiers de la reconversion – encore en cours – de cet ancien site industriel en espace d’activités tertiaires et de loisirs urbains que, en 2016, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et para-olympiques 2022 y a installé ses bureaux, dans un ancien entrepôt de stockage de minerai de fer. Les sportifs semblent apprécier : « La première fois que j’étais en haut, j’étais un peu déçu parce que d’habitude, du sommet, on voit des montagnes mais, quand c’est éclairé, c’est vraiment fascinant », a confié le skieur acrobatique français Antoine Adelisse à l’agence Reuters. C’est « juste incroyable », témoigne sa compatriote Tess Ledeux dans L’Equipe. « Ça paraît un peu surréaliste, un peu futuriste », constate, moins enthousiaste, Perrine Laffont sur Brut.

Shougang est en fait révélateur d’une vision chinoise qui n’associe le ski ni à l’hiver ni forcément à la montagne. D’ailleurs, cerise sur le haut-fourneau, le tremplin ne fermera pas après les Jeux, mais sera le premier site permanent de ski big air au monde. Rarement à court d’imagination, les Chinois envisagent d’y développer d’autres loisirs comme le ski nautique, puisqu’un lac se trouve à proximité de la piste. A quelques kilomètres de là, six heures seulement sont nécessaires pour transformer le terrain de basket du Wukesong Sports Center en patinoire. Dès lors, transformer une piste de ski en piste de skate voire de ski nautique semble un jeu d’enfants. « Le parc Shougang va être une zone de démonstration nationale pour l’industrie du sport », expliquent les responsables de l’université du sport de Pékin.

Un des objectifs officiels des dirigeants chinois est que les sports d’hiver, dans le sillage des Jeux olympiques, deviennent un loisir populaire « toute l’année » et dans tout le pays, même dans le sud tropical. D’où l’apparition de pistes de ski à l’intérieur de centres commerciaux.

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