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Mode : La saga des sœurs Olsen - ELLE France

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La vie des enfants stars des années 1990 a pris des tournures variées. Il y a ceux qui ont suivi leur élan cinémato-graphico-musical et sont devenus des adultes tout aussi stars (hello, Natalie Portman, hello, Justin Timberlake), ceux qui ont complètement disparu et ne s'en portent peut-être pas plus mal, ceux qui repointent le bout de leur museau entre deux cures de désintoxication (le syndrome Lindsay Lohan). Et puis il y a ceux qui ont tenté autre chose et ont réussi dans leur entreprise, au point que le grand public a fini par oublier pourquoi leur nom lui semblait si familier. C'est le cas de Mary-Kate et Ashley Olsen, 34 ans, actrices californiennes reconverties en créatrices de mode ultra-pointues, à mille lieues du personnage qu'elles ont interprété à tour de rôle, de leurs 9 mois à leurs 9 ans, dans les cent quatre-vingt-douze épisodes de « La Fête à la maison ».

Qui se souvient en effet de Michelle Tanner, l'atout mignonnerie de cette inénarrable sitcom de la grande époque des rires pré-enregistrés ? Quand leur label The Row a émergé, en 2006, nous n'étions pas bien sûrs de savoir qui se cachait derrière. Et pas seulement parce que relier Michelle, toute de palmiers sur la tête et de sweat-shirts rose fluo, à la rigueur de manteaux en cachemire quasi monacaux aurait provoqué un court-circuit cérébral. On peut reconnaître aux deux sœurs qu'elles n'ont pas exploité leur célébrité pour se lancer ; le mode silencieux était même activé : pas de défilés pendant plusieurs saisons, aucune évocation du duo auprès de la clientèle, zéro campagne de publicité (ce qui n'a pas changé). Il a fallu attendre trois ans pour qu'elles accordent la première de leurs très rares interviews et expliquent ce choix de l'anonymat. Une façon de tester la qualité du produit en lui-même. CQFD.

Entrepreneures nées                

« Doubles Jumelles, doubles problèmes » (1993). « Papa, j'ai une maman pour toi » (1995). « Les jumelles s'en mêlent » (1998). « Totalement jumelles » (2001). « Un été à Rome » (2002). « Une journée à New York » (2004). Est-il utile de s'étendre sur ces productions audiovisuelles si loin des nouveaux standards des sœurs Olsen ? À l'époque où l'idée de The Row commence à germer, elles sont étudiantes à l'université de New York, productrices, à la tête de la société Dualstar Entertainment fondée lorsqu'elles avaient 6 ans (« On n'était pas assez âgées pour voir de l'autre côté de la table », s'est souvenue Ashley, à l'occasion d'une interview accordée à « WWD », en 2013) et multimillionnaires depuis des lustres. Leurs apparitions à l'écran se raréfient – la plus inattendue restant celle de Mary-Kate en étudiante addict à l'herbe et à Jésus pour huit épisodes dans la série « Weeds », en 2007.

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© Imaxtree

Et elles ont déjà un pied dans le prêt-à-porter, catégorie grande distribution, avec une ligne de vêtements pour jeunes filles vendue dans les magasins Walmart depuis les années 2000. La ligne a fait l'objet d'un défilé à Paris, en 2004 : du rose, du bleu, des fleurs et une vibration parishiltonienne… Les images, devenues collectors, sont présentées sur le site du « Harper's Bazaar » américain sous l'intitulé « Mary-Kate and Ashley Olsen's First-Ever Fashion Show Was Nothing Like The Row » [« Le tout premier défilé de Mary-Kate et Ashley Olsen n'avait rien à voir avec The Row »]. Car, The Row, c'est une autre histoire. Bienvenue sur la planète luxe.

Validées par les grands noms de la mode                

Ce qui commence avec un simple T-shirt devient vite un label. Le nom fait référence à Savile Row, cette rue de Londres historiquement occupée par les tailleurs, d'où proviennent tant de costumes bien coupés. « Elle a de l'esprit, elle a du goût, et elle est moderne », a dit Karl Lagerfeld de Mary-Kate, présentée comme la plus portée vers la création – sa sœur se préoccupant plutôt de la gestion du business, comme dans beaucoup de duos de la mode. Adolescente, Ashley expliquait d'ailleurs au « Vanity Fair » américain que son idole était Martha Stewart, l'impératrice de l'art domestique, devenue l'une des femmes les plus riches des États-Unis, après avoir apposé sa marque sur à peu près tout ce qu'on peut trouver dans une maison.               

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© Imaxtree

Le premier défilé a lieu en 2010, alors que The Row s'est déjà imposé discrètement, mais sûrement, auprès d'une clientèle amatrice d'ultra-luxe sans tapage. Lignes radicales, tombé parfait, facture irréprochable, matières d'une qualité à donner le tournis… Il y a quelque chose de Jil Sander dans le minimalisme des manteaux ouatés, du Christophe Lemaire dans le choix quasi exclusif des tons neutres, un brin de Phoebe Philo (période Celine) dans l'amplitude des volumes et le jeu de déstructuration sous contrôle. Il y a un peu de tout cela dans l'attitude, le désir d'intemporalité, et cette féminité tout sauf girly, dont on pourrait dire qu'elle exerce une forme d'autorité. En 2014, quand Christophe Lemaire quitte la direction artistique du prêt-à-porter féminin d'Hermès, ô surprise, la maison nomme, pour lui succéder, la styliste belge Nadège Vanhee-Cybulski, alors directrice de studio pour The Row, à New York. Une consécration, et la preuve ultime que les deux sœurs appartiennent désormais au sérail. Une plus grande consécration encore que les cinq prix du CFDA (le Conseil des créateurs de mode américains), reçus au fil des années.

Success Story                

Dès 2007, les jumelles Olsen créent une seconde marque, Elizabeth and James (du nom de leur sœur et de leur frère), plus connectée aux tendances et plus abordable. Mais The Row reste leur joyau. Une marque pour initiés qui affiche aujourd'hui trois boutiques dédiées (à Los Angeles, New York et Londres), plus de deux cents points de vente à travers quatre-vingts pays, et un chiffre d'affaires qui, avant le Covid-19, se comptait en millions de dollars (vraisemblablement entre 150 et 200 millions annuels, mais la société ne divulgue pas ses résultats financiers). En 2019, The Row figurait parmi les dix griffes de prêt-à-porter les plus performantes du grand magasin new-yorkais Bergdorf Goodman. Et, quand la chaîne Barneys a été mise en faillite, on a appris que son magasin de Manhattan devait au label 3,7 millions de dollars – plus qu'à n'importe quelle autre marque de luxe. Un indicateur plutôt fiable. 

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© Imaxtree

Ces derniers temps, la presse s'est remise à traquer les deux sœurs, essayant de savoir comment l'une aide l'autre à traverser les turpitudes de son divorce avec Olivier Sarkozy, businessman et demi-frère d'un ancien président français. Mais ce qui nous tient en haleine, pour notre part, c'est de savoir quelle collection succédera à celle de l'automne-hiver 2020, dont le défilé s'est tenu à New York un mois environ avant que le monde ne soit confiné. Carolyn Murphy portait une robe architecturée sous une veste épaulée. Gigi Hadid et Saskia de Brauw rayonnaient en costume trois pièces. Les mains étaient gantées et les têtes encapuchonnées. Les trenchs avaient l'air de flotter. Comme toujours, c'était bien conçu et bien exécuté. Une démonstration de virtuosité, dix ans après le premier show.                

Ah, et au fait, saviez-vous que, en 2016, Netflix avait commencé à diffuser le spin-off de la série à l'origine de leur célébrité, « La Fête à la maison : 20 ans après » ? Ni l'une ni l'autre ne sont apparues au générique, inutile de le préciser.




June 27, 2020 at 03:16PM
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