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Une première sous tension pour « Mère » de Wajdi Mouawad au théâtre de la Colline - Le Monde

Des manifestants du mouvement #Metoothéâtre protestent devant le théâtre de la Colline à Paris, le 19 novembre 2021.

Vendredi 19 novembre, la première de Mère, de Wajdi Mouawad, au Théâtre national de la Colline, à Paris, s’annonçait tendue. Finalement tout s’est bien passé. Depuis des semaines, l’auteur, metteur en scène et directeur du théâtre était violemment pris à partie sur les réseaux sociaux pour avoir commandé une musique de scène pour Mère à Bertrand Cantat, le meurtrier de Marie Trintignant, en 2003. Il lui était aussi reproché de programmer, pour la saison 2022-2023, un spectacle de Jean-Pierre Baro, qui a démissionné en décembre 2019 de la direction du Théâtre des Quartiers d’Ivry après une plainte pour viol, classée sans suite.

Le groupe Collages Féminicides Paris a collé des affiches à plusieurs reprises devant le théâtre, avec « Cantat assassin, Mouawad assassin », le mouvement #metoothéâtre n’a cessé de dénoncer les choix de Wajdi Mouawad, et la défense de sa position, qu’il a apportée dans une tribune, le 19 octobre. Marie Coquille-Chambel, une des voix les plus actives du mouvement, qui accuse de viol Nazim Boudjenah, pensionnaire de la Comédie-Française, appelait, elle, sur son compte Twitter, le matin même de la première de Mère, à demander des comptes également à la critique théâtrale « qui fait partie totalement des rouages du système patriarcal en place ».

Portes cadenassées

Vendredi soir, Marie Coquille-Chambel était devant la Colline, où l’on comptait une vingtaine de manifestantes. Arrivées vers 19 h 45 – trois quarts d’heures avant le début de la représentation –, elles ont cadenassé les portes du théâtre pour empêcher le public d’entrer, tout en scandant des slogans (« Cantat assassin, Baro violeur, Mouawad valide »…). Quelques policiers ont rejoint le service d’ordre de la Colline, où certains spectateurs étaient déjà entrés. Dans un tract qu’elles distribuaient, les manifestantes réclamaient, au nom de leur groupe nommé « action Colline », l’annulation de la pièce Mère, la déprogrammation de Jean-Pierre Baro, et des « excuses publiques de la part du Théâtre de la Colline. »

Elles ont finalement accepté que les spectateurs entrent dans le théâtre, ce qu’ils ont fait, au compte-gouttes, un par un. A 21 heures, la grande salle était pleine et calme. Wajdi Mouawad s’est avancé devant le premier rang, il a demandé comme il se doit d’éteindre les portables et, sans faire aucune allusion à ce qui s’était passé, il a introduit Mère, le troisième volet du cycle sur sa famille, après Seuls, et Sœurs. Aucun incident n’est venu perturber la représentation, qui a duré deux heures et quart.

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